Après neuf siècles d'existence, le château de Fontainebleau reste l'un des lieux les plus fertiles de la culture française. Il ne se contente pas d'abriter le passé : il le transforme, l'accueille et le prolonge à travers les âges.

C'est sous François Ier que le château s'élève à une dimension nouvelle. Le roi y fait entrer l'Italie, l'humanisme et la fulgurance créative, en invitant Léonard de Vinci à sa cour. Il confie à des artistes maniéristes venus de Florence et de Bologne la conception d'un espace unique : la Galerie François Ier.
Cette galerie n'est pas un simple couloir : c'est un chant visuel, où se croisent allégorie politique, mythologie, sensualité et quête d'éternité.


À partir de ce langage symbolique, j'ai théorisé neuf valeurs cardinales, qui ont façonné cette galerie lumineuse, joyau vivant de la pensée humaniste. Ces valeurs ont donné naissance à neuf muses contemporaines, neuf présences sensibles, enracinées dans notre époque, mais nourries de cet héritage. Elles incarnent aujourd'hui la Volonté, la Grâce, la Pensée, l'Amour, la Mémoire, la Passion, le Rêve, la Vie et la Métamorphose.


Faire renaître cette galerie par l'art contemporain, c'est poser un nouveau regard sur une œuvre bien connue — qui a su marquer son époque, mais aussi résonner à travers les générations. C'est créer un dialogue entre les gestes d'hier et les élans d'aujourd'hui. Fontainebleau devient alors le théâtre d'une nouvelle mythologie.
César MALFI


