ALTARE - Paris - 2025

ALTARE - Paris - 2025

    Dans l'histoire de l'art occidental, l'autel (altare en latin) n'est pas seulement un objet liturgique : il est un pivot. Autour de lui s'organise l'espace du sacré, il hiérarchise l'architecture du temple, il concentre le regard et la ferveur. De Phidias à Rubens, de l'art antique aux retables baroques, l'autel est toujours ce point de condensation où se rencontrent l'invisible et le visible.

C'est précisément cette fonction que mon travail cherche à réactiver. À travers mes toiles, je propose un autel contemporain, où le langage du graffiti, la naïveté du trait et la mémoire des mythes gréco-romains se superposent comme des palimpsestes. Ici, l'iconographie antique n'est pas citée : elle est ressuscitée, réinscrite dans une matérialité actuelle.

 

 

Chaque divinité du Panthéon devient ainsi une épiphanie plastique : Junon, Mars, Vénus ou Jupiter réapparaissent, non comme des reliques d'un âge passé, mais comme des archétypes éternels, métaphores des tensions et des désirs contemporains.

 

La toile devient alors offrande, non plus à une transcendance religieuse, mais à la mémoire collective et à l'imaginaire partagé.

 

 

L'exposition elle-même se conçoit comme un Altare : un espace de sacralité laïque, un seuil où l'on n'adore plus mais où l'on contemple, où l'on ne sacrifie plus mais où l'on se souvient. Par l'art, l'autel retrouve sa fonction première : être ce lieu de médiation entre l'homme et l'invisible, entre l'héritage des mythes et la modernité de notre regard.