« Embrassez qui vous voudrez » nous dit la chanson. Ou qui vous pourrez semble nous dire cette fresque fractionnée. Car la césure qui sépare ces deux murs symbolise le vide à combler pour pouvoir s’embrasser.
De cet espace architectural découpé, deux coursives superposées, César Malfi exploite le potentiel narratif en choisissant de représenter la célèbre sculpture Psyché ranimée par le baiser de l'Amour de Canova.
En dédoublant l’étreinte des amants, il nous résume, en creux, cette histoire d’amour semée d’obstacles et dont l’heureuse issue s’accomplira dans un baiser. Si la beauté et la jeunesse des soupirants renvoient à la population estudiantine qui occupe ce campus, la sensualité de la pose alliée à la blancheur du marbre délivre un message de pureté, de sérénité, d’ingénuité.
À cette esthétique néoclassique idéalisée, l’artiste veut cependant apporter une touche de modernité, une actualité. S’invitent alors sur les côtés deux visages aux traits naïfs qui rappellent ce tracé libre emprunté, au choix, aux portraits de Matisse ou aux Enfants terribles de Cocteau.
Par cette écriture contemporaine qui n’est pas sans évoquer son passé de graffeur, César ranime le passé. Pour mieux nous le faire embrasser ?
Université Nice Côte d'Azur, Université Saint-Jean d'Angély, Août 2022.