Si le titre sonne comme un pléonasme, c’est qu’il s’agit en réalité d’une mise en abyme du parcours artistique de César Malfi.
Transfiguré à la suite d’un accident « électrique », l’artiste a remis en question sa pratique urbaine pour y introduire un art figuratif qui lui fut révélé par la découverte de l’œuvre de Michel-Ange.
C’est ce tribut qu’il s’engage à payer dans cette « nouvelle » série où il rend hommage au génie de la Renaissance en cherchant à prolonger l’une de ses œuvres, inachevée.
En effet, l’œuvre monumentale à laquelle Michel-Ange a consacré une grande partie de sa vie fut le tombeau du pape Jules II qui devait prendre la forme d’un édifice orné de multiples sculptures dans le chœur de la basilique Saint-Pierre de Rome. Revu à la baisse, le projet laissa nombre de statues allégoriques à l’état d’esquisses. C’est alors que César relève le défi de les réinterpréter.
Ainsi les sept arts libéraux initialement prévus se voient-ils reconfigurés par la bombe aérosol de l’artiste urbain. Dans un dialogue des formes, des styles et des époques, l’artiste invente des associations formelles, chromatiques et iconographiques pour décliner dans la modernité les notions de rhétorique, dialectique, arithmétique… Jusqu’à la musique.
Pour un art libéré de tout préjugé.
Urban Art Fair, Le carreau du Temple, Paris, Avril 2024.