« Noms de Dieux »
Musée d'Archéologie de Nice / Cimiez
Mai - Septembre 2023
À site urbain, art urbain
Dans l’écrin des célèbres vestiges de la cité antique de Cemenelum (actuel quartier de Cimiez), « Noms de Dieux » marque l’histoire.
Pour la première fois, le musée d’archéologie de Nice / Cimiez devient le terrain de jeux d’un street artiste.
À 27 ans, César MALFI, connu pour ses chefs- d’œuvre muraux anachroniques aux formats démesurés, interprète avec panache un haut lieu de l’histoire. « L’espace urbain est un support plastique à part entière qu’on soit au 21e siècle comme à l’Antiquité » nous dit-il. Au-delà de sa jeune expérience, il nous offre une illustration plastique de l’histoire chargée de maturité. Le jeune artiste interroge la place et le rôle des déités dans l’espace public en faisant valser sur des notes modernes un bal de divinités antiques.
Pour ne pas trahir sa méthode et son geste urbain par nature, César a réalisé avec une esthétique magistrale l’intégralité des œuvres de l’exposition in situ. Derrière ce geste, se cache sa volonté indéfectible de partager avec le spectateur la richesse technique et intellectuelle de la création artistique.
Dans une atmosphère chromatique azuréenne, il vous invite à prendre place en tant qu’acteur majeur de l’exposition. Avec des outils plastiques ou votre smartphone vous participerez à une expérience culturelle insolite !
LE BAL DU FORUM, ŒUVRE CENTRALE
La première proposition artistique construite par César MALFI vous met dans la peau d’un Street Artist. Dans une transposition onirique de la place du Forum romain (lieu iconique de rencontre et d’échanges entre tous), l’installation artistique prendra forme tout au long de l’exposition au gré des talents d’expression des visiteurs. Au cours de cette balade entre colonnes antiques et modernes, César offre au spectateur un rôle de premier plan dans la réalisation de l’œuvre finale. À l’image du lieu d’échange qu’était le Forum, les visiteurs sont libres dans leur expression plastique sur l’espace dédié.
Cette expérience créative marque le point de départ d’une déambulation jusqu’au bal du Forum, œuvre centrale de l’exposition. Le bal du Forum est une interprétation poétique de la dimension transcendantale de l’art dans l’espace public au travers des différentes époques de l’histoire. La structure en forme de cube poursuit l’analogie contemporaine du Forum romain.
Recouverte de fresques peintes à l’aérosol et réalisées in situ par l’artiste, elle assoit le rôle de lieu de rencontre de la place publique en rassemblant déités antiques, citoyens modernes et artistes intemporels, dans une arythmie graphique audacieuse.
C’est une invitation à la réflexion sur la nécessité de la préservation du patrimoine culturel et de son intégration dans notre monde d’aujourd’hui et de demain. L’artiste a cherché à capturer l’essence de cette époque lointaine dans une œuvre d’art moderne qui appelle les spectateurs à explorer leur propre relation avec les trésors de l’histoire de l’art.
« Je l’ai imaginée comme une révérence face à la beauté intemporelle de l’antiquité et une célébration de la créativité contemporaine » César Malfi.
Réalité augmentée
Cette partie de l’exposition est sans nul doute la plus représentative du choc historique qu’a voulu créer César. Il invite le spectateur à arpenter les vestiges du site antique de Cemenelum dans une expérience virtuelle saisissante.
Soucieux de la préservation de ce trésor du patrimoine et animé par la remise au centre de la considération des œuvres antiques, César fait appel à de nouveaux médiums technologiques.
« En proposant cette expérience, j’ai voulu concilier la protection de notre héritage culturel et la construction de l’avenir créatif » nous dit-il.
Intelligence artificielle
Fort de l’utilisation des nouvelles technologies, le jeune plasticien urbain cherche à tester les limites de ce champ des possibles créatifs et interroge le rôle et la place de l’intelligence artificielle dans le monde de l’art.
À l’intérieur de l’enceinte du musée, l’artiste vous propose une exploration fascinante de la relation entre l’art et la technologie. Il sollicite l’intelligence artificielle pour adopter la vision d’un artiste antique, en lui demandant de créer la plus gracieuse représentation possible de la beauté et du charme, tout comme les sculpteurs antiques ont été chargés de créer des représentations de Vénus par le passé.
En établissant ce parallèle entre l’art antique et l’art moderne, cette œuvre suscite des questions sur l’évolution de la créativité et de l’expression artistique à travers les âges. L’utilisation de la technologie de pointe de l’intelligence artificielle suggère au spectateur de réfléchir sur la façon dont interagissent les constructions intellectuelles déshumanisées avec les modes de création traditionnels.
Cette œuvre est également imprégnée d’une profondeur historique remarquable, elle nous rappelle que l’une des premières sculptures sur Terre était la représentation d’une femme (Vénus de Wilendorf, -24 000 av. JC). Cette référence à l’histoire de l’art souligne la longue tradition de la représentation de la beauté féminine dans l’art.
