Si tout l'art du portrait consiste à restituer le plus fidèlement l'identité de son modèle, le talent du portraitiste réside à en exprimer l'individualité voire à en révéler la part d'invisible. Ici deux artistes se rencontrent autour de la figure emblématique de Pasquale Paoli pour le portraitiste à travers les âges, et partant, en questionner la personnalité pour mieux lui rendre hommage. Ainsi, lorsqu'en 1797, l'Anglais Thomas Lawrence peint les traits du héros politique corse exilé à Londres, il restitue la force morale d'un philosophe des Lumières au terme de son existence.
300 ans après sa naissance, César Malfi, aux origines corses, décide d'en régénérer les traits en y apposant son tracé graphique et naïf pour en actualiser sa présence. Dans une volonté d'assurer la permanence de cette figure tutélaire, il restitue de manière marmoréenne la peinture de Lawrence à laquelle il ajoute la vigueur et la modernité de son style. De cette rencontre, naît soudain un portrait renouvelé, intemporel.