C’est au mythe de la naissance de Vénus par son jaillissement de la mer que fait ici référence César Malfi. Dans ce lieu international qu’est l’aéroport de Nice, véritable carrefour des cultures mais aussi croisement des générations, c’est l’humanité dans toute sa diversité qui transite.
Venus pour leur majorité se ressourcer sur une côte d’Azur célébrée pour sa beauté, les voyageurs fraichement arrivés découvrent alors dans l’œuvre de l’artiste urbain le visage même de la Méditerranée. Si le fond azuréen en évoque d’emblée la mer et les cieux, le dédoublement du visage de la déesse vient aussi signifier que ce territoire béni des dieux fut un lieu fécond pour la création. Nombreux sont les artistes qui en firent et en font toujours leur terre d’inspiration. De Matisse à Fernand Léger, Chagall ou Yves Klein, chacun y imprègne sa marque, son trait ou sa couleur.
Pour César Malfi, il s’agit d’associer ses diverses références dans le personnage de Vénus qui incarne la beauté mais aussi la renaissance des arts et de la création. Universelle, cette déesse est aussi intemporelle et se prête à une représentation antique autant que moderne comme cette œuvre en propose la déclinaison témoignant que la création artistique ne connait ni freins ni frontières. Par ce brassage des esthétiques, l’artiste urbain propose alors aux voyageurs « une pause poétique, un moment de contemplation, une renaissance personnelle ».
Aéroport de Nice, Octobre 2024.