C'est d'une rencontre avec un lieu mythique de l'Antiquité qu'est née cette série de quatre toiles. Lors de son retour au Panthéon, à Rome, César Malfi a décidé de se confronter à la puissance du lieu.
Temple originellement dédié à tous les dieux romains, puis converti en église par les chrétiens, ce monument unique, par sa taille et sa morphologie, à su perduré aux outrages du temps et des hommes par sa seule majesté. Dans cette résistance aux siècles et cette résilience aux religions, César Malfi voit la permanence de son essence spirituelle et sacrée qu'il s'évertue alors à traduire en peinture.
Aux divinités d'hier sculptées dans le marbre et à jamais disparues, il apporte son propre tribut, promesse d'une renaissance. C'est sur toile et à la bombe aérosol, qu'il transcende ces déités passées par un dialogue entre l'Antiquité et la modernité.
Par sa technique et son style, l'artiste propose des figures hybrides où la subtilité du marbre feint rencontre la simplicité du trait délié. Cette nouvelle esthétique, qu'il définit comme une « tension entre le marbre et la couleur », métamorphose les visages des sept divinités originelles - Jupiter, Junon, Minerve, Mars, Vénus, Apollon, Diane - auxquelles il associe sept nouvelles - Mercure, Pluton, Vulcain, Cérès, Vesta, Proserpine et Hécate.
Dès lors, de son approche iconoclaste résultant une œuvre syncrétique pour une traduction sublimée de ces figures sacrées du panthéon romain. Traversé par la perfection du monument antique, l'artiste urbain contemporain ne cherche pas à en restituer les sculptures premières mais plutôt à les transposer dans un langage actuel. Par cette « reprise en main du sacré », César Malfi nous atteste que « ce Panthéon-là n'est plus un monument figé ».